Déneiger de manière éco-responsable
Polluant et nocif pour les eaux, pour les sols et pour la végétation, le sel de déneigement est néanmoins parfois inévitable en hiver en milieu urbain. Caroline Calmes et Nadine Grein, du service écologie de la commune de Bettembourg, conseillent toutefois de l’utiliser avec parcimonie et de privilégier des solutions alternatives quand c’est possible.
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Nul n’ignore désormais la nocivité du sel de déneigement. Nous savons qu’une quantité trop importante de sel sur la chaussée peut dégrader des micro-organismes dans la terre et dans l’eau, causer des dégradations des plantations le long des routes, abîmer au fil du temps les arbres et arbustes. En ville, l’écoulement des eaux urbaines polluées par le sel se déverse doucement dans les rivières avoisinantes : l’impact à long terme sur les cours d’eau est préoccupant.
Utiliser moins de sel permet donc de préserver la biodiversité en milieu urbain. Mais comment faire pour réduire son utilisation de sel ?
S’abstenir quand c’est possible
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Si vous avez la chance de travailler de la maison avec des horaires flexibles, laissez tomber à jamais le sel de déneigement et pratiquez votre coup de pelle dès que vous voyez par la fenêtre tomber les premiers flocons. Les habitants des pays nordiques vous le diront : vaut mieux sortir plusieurs fois par jour pour pelleter la neige fraîchement tombée, pas encore gelée, que d’attendre la fin des précipitations pour dégager l’entrée. Votre corps vous en remerciera : pelleter la neige est un excellent exercice de cardio.
S’il reste tout de même une fine couche de neige glacée au sol après vos séances de cardio-pelletage, il sera raisonnable d’utiliser alors une petite quantité de sel.
« L’important, c’est le dosage. », dit Caroline Calmes. « Le sel de déneigement demeure accepté en milieu urbain, parce que souvent inévitable, mais la modération est l’objectif à atteindre. »
Utiliser un épandeur
Les jardiniers du dimanche possèdent déjà cet outil incontournable : l’épandeur vous permettra de saupoudrer le sel en quantité modérée et égale sur toute la surface glissante. Vous savez, il s’agit de ce petit récipient troué comme une passoire ou une salière, et monté sur roulettes, que vous remplissez normalement de semences ou de granulés pour les épandre dans le potager.
« C’est un outil parfait pour répandre le sel de déneigement sans excédent. », explique Nadine Grein. « Il vous permettra aussi de faire des économies d’argent, car vous n’utiliserez jamais plus de sel que nécessaire, et votre sac vous durera plus longtemps. »
Utiliser du sable ou du marc de café
« Comme solution de remplacement au sel de déneigement, les citoyens peuvent utiliser du sable, qui est très efficace sur des petites surfaces. », assure Caroline Calmes. « Le désavantage est que cela entraîne évidemment de la saleté : il faut donc le combiner à des tapis dans le vestibule de la maison pour accueillir les chaussures sales. Je recommande d’installer devant l’entrée des tapis en fibres de coco, ou même d’en recouvrir les escaliers extérieurs s’il y a lieu. »
Le marc de café fonctionne également très bien, ou même les copeaux de bois.
Bien sûr, cette solution alternative, 100% écologique, vous demandera un peu plus d’efforts de nettoyage à la fonte de la neige. Il faudra balayer ce sable et nettoyer la chaussée au premier signe de redoux. Mais le jeu en vaut la chandelle.
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Utiliser l’eau salée des cornichons
Voilà une proposition inhabituelle, mais elle a été testée récemment par une commune de la Bavière, en Allemagne, et a donné des résultats probants. On n’évite pas entièrement la pollution avec cette solution, mais la quantité de sel utilisée sera bien moindre et cela aura assurément un impact positif sur votre environnement immédiat.
Mais où donc se procurer autant d’eau salée de cornichon ? Le Luxembourg n’en produit et n’en consomme certainement pas autant que l’Allemagne, mais on vous conseille de faire des réserves personnelles pendant vos barbecues du printemps et de l’été.
L’alternative du carbonate de potassium
À Bettembourg, le service écologie a entamé une phase de recherche qui a permis de découvrir en Italie et en Autriche un produit moins polluant que le sel de déglaçage classique. Il s’agit du carbonate de potassium, qui est notamment utilisé en œnologie, ou qui parfois sert d’engrais dans certaines pratiques agricoles. Un jour, si son prix se démocratise, il pourra sûrement être envisagé comme remplacement au sel de déneigement.
« Mais, pour l’instant, c’est un produit très coûteux qui n’est pas vraiment accessible au commun des mortels, ni même envisageable à grande échelle par la commune pour le déneigement de nos rues », précise Caroline Calmes. Cependant, si vous avez un cousin agriculteur qui accepte de vous en donner une petite quantité pour tester, n’hésitez pas à expérimenter sur de petites surfaces !