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Le service de déneigement de la Ville d’Esch-sur-Alzette

Le sel de déneigement rejoint le système de canalisation pour être traité dans une station d’épuration. Des résidus parviennent toutefois à se mélanger à l’eau de l’Alzette. Pour éviter un impact trop important des techniques de déneigement sur notre environnement naturel, certaines pratiques sont appliquées par les services communaux de la ville. Entretien avec Marc Kollmesch, responsable du service d’hygiène et de recyclage de la ville d’Esch-sur-Alzette.

 

Monsieur Kollmesch, vous êtes chef d’éeuipe du service d’hygiène et de recyclage de la ville d’Esch-sur-Alzette. La responsabilité du service de déneigement vous incombe également. Pouvez-vous nous donner plus de détails concernant ce dernier point ?

Cela fait maintenant près de 28 ans que je suis dans le métier, si on peut dire. Les pratiques en termes de déneigement n’ont pas fortement évolué. On note par exemple que les hivers sont moins rudes ces dix dernières années, avec moins de chutes de neige importantes ou de risques de verglas extrêmes.

Comment s’organise le service en cas de chute de neige par exemple ?

Marc Kollmesch : Normalement nous sommes contactés par les Ponts & Chaussées qui lancent une alerte générale pour le canton d’Esch-sur-Alzette. Chaque chef de permanence d’un service local ou communal prend alors la responsabilité de mobiliser ses équipes, ou non. Pour ce qui est de la Ville d’Esch, nous avons un ordre de priorité concernant les routes ou autres chemins d’accès à déneiger : nous tenons compte du trafic, de l’importance de l’artère ou encore de la dangerosité due à la pente. Cet ordre de priorité doit être maintenu, sans exception, pour permettre une circulation un tant soit peu fluide et sécurisée. La sécurité représente l’objectif principal.

Par respect pour l’environnement, nous n’effectuons pas de salage préventif. Le sel déversé sur les routes se retrouve d’une façon ou d’une autre dans l’Alzette, même après avoir été traité par une station d’épuration. Afin de minimiser tout impact sur notre environnement naturel, nous réduisons au maximum les quantités de sel déversées. C’est la raison pour laquelle, nous ne déneigeons qu’en cas de chute de neige ou de verglas.

Pouvez-vous nous expliquez comment procèdent vos équipes?

Marc Kollmesch : Nous disposons d’une permanence d’une vingtaine de personnes prêtes à intervenir mais également de 3 véhicules munis de dispositifs de salage. En cas de chute de neige, nous n’employons pratiquement que du sel, entre 5 et 15 grammes par mètre carré. En cas de verglas nous utilisons une solution saline, composée d’un mélange d’eau et de sel. Le sel doit être dans un environnement humide pour pouvoir déployer pleinement son effet. La neige lui procure cette humidité nécessaire. En cas de verglas, il faut ajouter de l’eau pour garantir l’efficacité du salage.

Conseilleriez-vous également cette pratique aux citoyens ?

Marc Kollmesch : Je conseille aux citoyens de n’utiliser que du sel de déneigement que l’on trouve dans le commerce, quel que soit le contexte. Pour réduire à un minimum l’impact sur l’environnement le grammage de 5 à 15 grammes par mètre carré est préconisé. Cela ne sert à rien de trop saler. Ce qui est important c’est de bien répartir le sel. 5 grammes par mètre carré en cas de verglas et de chute de neige légère, 15 grammes pour combattre des volumes plus importants. Je suggère de prendre une bonne poignée de sel et de la peser, ainsi chacun peut aisément se rendre compte de la quantité à utiliser. Nous déconseillons également tout salage préventif.

Comment doit-on procéder idéalement ?

Marc Kollmesch : Tout d’abord, il faut déblayer la neige à l’aide d’une pelle ou d’un balais, de manière à créer un passage pour les piétons ou les personnes en fauteuil roulant. Une fois le passage libéré, il convient de saler en prenant garde de respecter les grammages et surtout la répartition. Je rappelle que, d’après le règlement communal, chaque citoyen est responsable de sa partie de trottoir. La commune est en charge des axes routiers ou autres chemins publics, les riverains sont responsables de leur pas de porte et des différents accès en cas d’accident ou de chute survenant sur leur parcelle.

Quelles pratiques éviter ?

Marc Kollmesch : La première chose à éviter est de laver son trottoir quand il y a un risque de gel. Certaines personnes ont l’habitude de nettoyer leur trottoir tous les jours. Il vaut mieux s’en abstenir lorsqu’il y a un risque de gelée. Déneiger à l’eau chaude ou dégeler son pare-brise à l’eau chaude sont également des pratiques très peu recommandables. Elles peuvent engendrer des surfaces glissantes une fois l’eau refroidie et glacée.

Quel est message souhaitez-vous communiquer aux citoyens ?

Marc Kollmesch : Tout d’abord, bien déblayer le trottoir avant de saler. Ensuite, procéder à un salage mesuré en tout en prenant soin de bien répartir le sel. Ne pas utiliser d’eau en période de gel et finalement connaître ses droits et obligations. Le règlement communal, que chacun peut trouver sur le site de sa commune, informe clairement sur ses droits et obligations en tant que citoyen. Concernant le déneigement des axes routiers, il y a lieu d’être patient. La commune suit un ordre prioritaire de déneigement qui a été fixé dans l’intérêt de tous. Egalement, il importe d’équiper son véhicule de pneus neige.

 

Combien de tonnes de sel ont été utilisées ces derniers hivers à Esch ?

Marc Kollmesch : Cet hiver (2021-2022), nous avons employé près de 60 tonnes de sel. C’est peu par rapport aux années précédentes. J’ai tendance à penser que cela est dû au réchauffement climatique.

Existe-t-il des alternatives au sel ?

Marc Kollmesch : Certains pays utilisent d’autres procédés, comme du gravier par exemple. Mais pour nos contrées, et compte tenu de notre situation météorologique, le sel, voire la solution saline, restent les solutions les plus efficaces et les plus propres.